vendredi 17 février 2012

Jeliza-Rose

       Laissez moi vous présenter ma dernière création, Jeliza-Rose, dont le nom est bien évidement issu de Tideland, une œuvre définitivement inspirante. L'idée de cette poupée m'est venue en combinant Tideland (d'où elle tire son nom et son attirance pour ce qui est empaillé) et le plus célèbre des films français, Les Enfants du Paradis (qui explique son air de Pierrot).
J'espère qu'elle vous plaira.
N'hésitez pas à cliquer pour voir l'image en plus grand.

[Fond sonore]




Paris, 1923. Jeliza-Rose poussa la porte et caressa la moufette fraîchement naturalisée qui se trouvait à sa gauche. Une odeur de détergent embaumait, couvrant celle des cadavres en attente de traitement. Maman derrière son masque lui souri. Lorsqu'elle rentrait de la petite entreprise de pièges à souris Lucifer dans laquelle elle travaillait, Maman partageait avec sa fille la passion de la taxidermie. La maison était peuplée d'animaux, de l'ours menaçant du hall d'entrée au yorkshire qui servait de cale-porte dans le bureau, et ressemblait à une jungle inquiétante. Il s'agissait essentiellement d'animaux trouvés sur le bord de la route, et souvent, les dépouilles étant en mauvais état, la petite fille se plaisait à créer toutes sortes de chimères. Ici un poisson-chat, là un porlican. Papa, fervent marxiste également ouvrier chez Lucifer, considérait tout cela d'un mauvais œil, trouvant le tapis en peau de cheval du salon ainsi que les poignées de porte en patte de cerf et de lapin faisaient bien trop bourgeois.
C'est donc dans une petite maison sombre et tordue, peuplée de bêtes hybrides et d'objets de torture pour rongeurs que grandissait Jeliza-Rose. Entre les murs couverts d'un papier peint jaunis de sa chambre, elle songeait à son avenir. Plus tard, elle irait à son tour travailler chez Lucifer, déposerait un brevet pour un nouveau type de piège infaillible, et ajouterait à sa collection de bestioles empaillées les quelques spécimens qui lui manquaient. Papa et Maman. Leur offrir la vie éternelle. Maman à côté de la cheminée, Auguste le chat sur ses genoux, et Papa, une pipe et un ouvrage de Marx à la main. Ses plus beaux spécimens.